L'autre jour, je me suis réveillée en pensant à l'Inde, où j'étais il y a 2 ans pour un stage de yoga. A cet instant précis j'avais très envie de me téléporter là-bas, parce que dans mon souvenir, je me rappelle le silence. Et en ce moment, le silence se fait rare. Moi qui aime me retirer fréquemment dans ma grotte pour y retrouver un sentiment de quiétude, je dois bien dire que ces derniers mois, mes journées (et mes nuits) ne comportent que peu de temps de pause et de silence.
Et puis je repensai à ce voyage à nouveau et en y réfléchissant bien, je me suis dit : "mais attends... En fait, pendant toute la durée du stage, tu n'as pas dû avoir droit à une seule minute de silence !" Je ne sais pas si vous avez déjà été en Inde, mais "silencieux" n'est pas tout à fait l'adjectif qui me vient en tête pour la décrire. Je qualifierais plutôt l'ambiance là-bas de vacarme incessant, comme une sorte de bruit de fond en continu. Je me souviens d'ailleurs qu'arrivée au milieu de la nuit dans la guesthouse qui allait m'accueillir pour quelques temps, complètement décalquée du voyage et du décalage horaire, je me suis écroulée sur le lit en pensant glisser avec délice vers une nuit réparatrice... Pour me retrouver 5 minutes plus tard les yeux grand ouverts, tâtant ma table de chevet dans l'obscurité pour trouver les bouchons d'oreille salvateurs qui me permettraient d'atténuer le bruit (qui me semblait être un mélange de sons à la frontière entre mecs de retour de soirée, poids-lourds traçant sur l'autoroute et course-poursuite automobile à la napolitaine.)
Alors pourquoi est-ce que lorsque je pense à ce moment-là de ma vie, je l'associe au mot "silence"?
Tout simplement parce que là-bas, entre les pratiques quotidiennes de yoga, les baignades dans l'eau salée, les marches sur le sable en bonne compagnie et les repas plein de saveurs, j'accédais très facilement à ce fameux sésame : l'état de paix intérieure. Malgré le brouhaha incessant, à l'intérieur c'était paisible.
Oui, mais. Comment fait-on pour trouver cet état d'équanimité quand c'est le bordel de manière quasi constante chez soi? Comment accède-t-on à la paix intérieure hors retraite de yoga?
Vous n'allez peut-être pas me croire, mais je crois avoir trouvé un semblant de réponse (en tout cas, quelque chose qui fonctionne pour l'instant).
Déjà, arrêter de me mettre la pression pour les choses qui sont hors de mon contrôle.
En particulier les états émotionnels de ma fille. Autant faire la paix avec les choses que je ne peux contrôler et essayer de les accepter sans chercher à tout décrypter (ouais je sais, pas facile si votre cerveau est calibré comme le mien !) De la même manière que, lorsque je traverse un moment difficile qui a juste besoin d'être traversé sans forcément y remédier, j'apprécie d'avoir un soutien sans que l'on cherche à comprendre le pourquoi du comment. Cela ne m'empêche évidemment pas d'observer ma fille avec attention pour tenter d'appréhender au mieux ses différentes "phases", mais je m'autorise à me dire que je n'y comprends juste rien et que je n'ai pas la solution. Je suis là pour elle, j'accueille.
Deuxièmement - et cela m'a été soufflé par l'un de mes gourous (aka mon mec) - arrêter d'essayer d'être quelqu'un que je ne suis pas.
C'est ok d'avoir un tempérament de feu (mon mec me l'a décrit ainsi : tempérament de feu brûlant issu du coeur de la lave en fusion) et pas celui d'une petite biche toute douce. C'est vraiment, sincèrement, complètement ok ! Ma fille comprendra bien rapidement (si ce n'est déjà fait) de quel bois est faite sa mère, alors autant jouer cartes sur table dès le début, non? Je suis fougueuse, acharnée, parfois colérique, passionnée. C'est qui je suis profondément (mais pas en permanence hein, imaginez... ça cramerait sévère chez moi...) et c'est ok.
D'ailleurs, c'est ok aussi de ne pas être la mère parfaite. Ce concept n'existe pas, intégrons bien cela !
La dernière chose que j'estime être primordiale dans cette histoire d'équanimité, c'est d'être présente.
Mais genre vraiment, vraiment présente. Mettre le téléphone de côté et vivre les choses en conscience. Ca ne rend pas forcément les choses faciles et merveilleuses, mais ça me rappelle que toutes ces bribes de vie, elles ne se reproduiront plus. Alors autant être là, maintenant, plutôt que de laisser ma vie glisser à moitié entre mes doigts.
Merci de m'avoir lue.
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Valérie Aguelon (dimanche, 11 avril 2021 13:11)
Toujours beaucoup de plaisir à te lire �